En 1960, Arthur C.Clarke évoquait une « machine à répliquer » pour parler de ce que nous appelons communément, aujourd’hui, une machine à impression 3D. D’après Monsieur Clarke, cette machine allait répliquer les objets de la même manière qu’on imprimait les livres. Une avancée technologie qui, à l’époque, défiait toute concurrence ! Or, à ce jour, nous sommes bien loin de cet usage « simplet » que préméditait cet écrivain de science-fiction.Impression 3D et point de vente font ils bon ménage ? 

Qu’est-ce que l’imprimante 3D ? Il s’agit à proprement parler d’une imprimante au sens classique du terme mais celle-ci se distingue de celle « 2D » car elle a le pouvoir d’imprimer des objets de toutes tailles en 3D (soit, en dimension réelle). Cette impression tridimensionnelle est utilisée pour parler des procédés de fabrication additive. Cela veut dire qu’il s’agit d’une impression couche sur couche, de telle sorte à produire une réalisation en 3D. Comment l’objet est-il conçu ? Un opérateur dessine un objet sur un logiciel adapté. Ce processus est appelé de la « modélisation 3D ». Une fois cette étape terminée, il suffit de passer à la programmation de la machine et de lancer l’impression. En plus d’imprimer tous types d’objets de toutes tailles, il est possible de le faire avec de nombreux matériaux différents tels que : le plastique (le plus commun), la cire, le métal, le plâtre, la céramique et bien d’autres encore…

Alors, si en 2017, on vous disait que cette innovation pouvait transformer les points de vente ? Et si on vous disait qu’elle pouvait également être « le point de vente itself » ? L’impression 3D est-elle un véritable enjeu pour les retailers et, si oui, sous quelle forme ?

La chaussure, valeur étalon de l’impression 3D !

L’une des particularités de l’impression 3D est la faculté de personnalisation des objets. C’est d’ailleurs cet aspect qui a séduit en premier les retailers. Quoi de mieux que d’offrir une expérience client personnalisée ? C’est donc ce que Stan Smith s’est appliqué à faire en 2014, lorsqu’ils ont décidé d’ouvrir un Pop-Up Store en forme de boîte de chaussure géante. En plus d’avoir un « look » 100% corporate, ce point de vente original offrait aux clients l’opportunité de se faire imprimer le visage en 3D sur leurs chaussures, à la place de celui dudit Stan Smith. Un concept remarquable et remarqué qui a fait parler de lui dans l’univers du retail !

stansmith
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Soucieux de ne pas louper ce nouveau virage technologique, d’autres retailers ont aussi offert de tester ce service. Néanmoins, il est souvent proposé « on-line », à défaut d’avoir l’espace nécessaire pour entreposer les machines et les formateurs disponibles sur le terrain. L’expérience reste néanmoins toute aussi enrichissante, puisqu’elle permet aux consommateurs d’exprimer leurs goûts et de concevoir seuls leurs produits bien que ce ne soit pas physique. Ainsi, des chaussures 100% personnalisables par la 3D sont proposées chez Feetz (exemple ci-dessous). Ces chaussures sont fabriquées intégralement grâce à l’impression 3D qui produit l’exacte quantité de matériau nécessaire à leur réalisation. Au-delà de la simplicité et de la personnalisation, il semble que l’impression 3D ait également un petit côté écolo !

Feetz
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Petites surfaces, facilement modulables et imprimables, les chaussures sont donc les nouveaux mannequins de l’impression 3D. L’exemple parfait pour l’illustrer est UnitedNude pour le côté chic et glam de l’impression 3D. Mais nous pouvons aussi parler d’Eram et d’Unistudio qui réunissent leur savoir-faire pour offrir une expérience unique à leurs clientes ; en effet,  la marque propose de personnaliser les talons de sa prochaine paire grâce à l’impression 3D !  Eram se sert donc de l’innovation technologique pour créer un nouveau service et s’adapter un peu plus aux goûts de ses clients. On découvre ainsi une autre manière de concevoir la mode qui se décline, non plus en fonction des marques, mais en fonction des clients. On notera également le phénomène de « parcellisation » que permet cette technologie. Les marques peuvent travailler sur tout ou partie de leur(s) produit(s) ce qui offre une plus grande diversité dans la création de l’offre.

Eram
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Les autres secteurs à la poursuite de la 3D !

La chaussure n’est pas la seule à bénéficier de cette nouvelle technologie ! Et oui, le monde du bijou s’y met aussi. Et c’est l’idée que JWEEL a mis en place en innovant avec l’impression 3D. Cette technologie, accessible depuis internet, permet aux clients de créer leur bijou en 2-3 clics seulement. En plus d’être une révolution, l’impression 3D permet aussi d’améliorer l’expérience client on-line et de créer une toute nouvelle relation entre la marque et son client.

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Cependant, ce n’est pas sur internet que l’impression 3D est la plus utile et nous pouvons le constater avec le Pop-Up Store créatif de Lutti. Quoi de mieux que d’innover en créant un atelier d’impression 3D pour les bonbons ? Un bon moyen de faire parler de soi et d’initier petits et grands à cette nouvelle technologie tout en leur permettant d’exprimer leur créativité « acidulée » !  Lier l’utile à l’agréable en engageant son client, c’est le pari que s’était lancé Lutti et ce fût un gourmet succès !

lutti
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Côté originalité, Nail Artistik veut révolutionner le Nail Art. Il s’agit là de la première machine qui imprime du vernis à ongle avec de la matière additive sur les ongles. Cette machine ne fait pas encore l’objet d’un pop-up store mais se déplace de salons en salons, ravissant les passants en leur offrant une jolie manucure 3D. De quoi faire des jalouses !

nail artistik
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Au-delà de des facteurs de personnalisation et de créativité, l’impression 3D est aussi une solution clé en main pour gagner du temps quand il s’agit de créer un point de vente éphémère. C’est d’ailleurs ce qu’a fait Louis Vuitton, en 2016 en Australie, avec son Pop-Up Store intégralement imprimé en 3D !  Ce projet ambitieux a été réalisé en seulement deux semaines, autant dire, en un souffle !

Louis Vuitton
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En effet, l’impression 3D à « sauvé » ce projet ! Si la marque avait utilisé les méthodes traditionnelles, ce pop-up store n’aurait jamais pu voir le jour en temps et en heures. Quoi qu’il en soit, Louis Vuitton a réussi à créer un espace 100% personnalisé aux couleurs de la dernière collection qu’elle présentait, le tout sur-mesure ! Une très belle réalisation de la marque de luxe qui n’hésite décidément pas à innover lorsqu’il s’agit de mettre en avant ses collections…

Cependant, bien que cette technologie soit de plus en plus utilisée et dévoilée au grand public sous différentes formes, il semble que le public n’en saisisse pas encore toute la puissance ! C’est pourquoi en 2014, au BHV, le FabShop s’est lancé le pari d’y ouvrir un magasin éphémère, mettant en avant l’impression 3D et son fonctionnement.

FabShop
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Pour ce faire, ils ont installé une vingtaine de machines Makerbot pour enseigner les bases de la fabrication additive et de son rôle dans la société. Cette stratégie d’éducation du consommateur avait pour but de démocratiser l’impression 3D. L’opération a eu un franc succès et a accueilli de nombreux curieux de tous âges ! L’initiative de FabShop est très bien pensée puisqu’elle permet ainsi aux distributeurs qui utilisent l’impression 3D de relier des consommateurs à cette cause. En effet, l’un des soucis majeurs que rencontre la 3D actuellement, c’est que la technologie n’est pas (ou peu) connue du grand public et encore moins maîtrisée.

L’impression 3D se positionne donc sur tous les fronts comme un superbe outil pour les retailers. Aussi bien du côté créatif que de la production, la fabrication additive répond à des besoins réels du vingt et unième siècle. Dans une ère ou l’innovation et la technologie sont sur les chapeaux de roues, l’impression 3D permet aux retailers de proposer des expériences originales et personnalisables à leurs clients mais également, nous l’avons vu, de travailler sur de nouveaux produits, intégralement ou partiellement personnalisés. De quoi se différencier par rapport à la concurrence donc ! A long terme, une telle technologie aura un rôle majeur (au-delà de la personnalisation client) sur la manière de produire du commerçant et sur les coûts et le temps de création / production de leurs produits. Ils pourront ainsi dépendre un peu moins de grands centres de fabrication pour relocaliser certaines de leurs productions directement dans leur point de vente ! Il ne leur reste donc plus qu’une étape pour s’approprier cette technologie : se former à la manipulation des logiciels avant d’acquérir des machines qui, avec les années, coûteront de moins en moins cher…