« Les sacs en matière plastique sont utilisés quelques minutes mais mettent des centaines d’années à se dégrader dans l’environnement et causent de graves dégâts sur la biodiversité » déclare le Ministère de l’environnement de l’Energie et de la Mer le 16 décembre 2016.

Sac Plastique
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Le 1er juillet 2016, en France, était annoncée la fin des sacs plastiques à usage unique en caisse. C’est dit ! Cependant, la question que l’on se pose vraiment est de déterminer l’impact que ce décret aura sur les consommateurs et distributeurs et, si oui ou non, ils s’adapteront à ce nouvel usage et le transposeront dans leur quotidien. Face à cette mesure la grande majorité des français penche vers l’acte écologique : 82,8% des français y sont favorables contre 15,1% d’opinions défavorables (2% sans opinion) ! L’interdiction s’est ensuite généralisée dans tous les rayons à partir du 1er janvier 2017 et ce, malgré les 27% de français défavorables. Ces décisions impactent de facto les habitudes des consommateurs qui prennent (enfin) conscience que, désormais, seuls des sacs recyclables, en kraft ou biodégradables, seront proposés en point de vente, bien qu’ils soient souvent jugés moins solides et pratiques que les anciens. Prendre son caddy ou son sac « personnel » (et réutilisable) pour aller faire ses courses deviendra donc une quasi obligation qui concerne déjà 76% des clientes – contre 66% des hommes. Quand l’expérience client in&out store prend un coup de neuf écolo !

Une démarche écologique avant tout…

Pour comprendre l’origine d’une telle décision, l’infographie suivante, émise par la Commission Européenne, explique clairement pourquoi, en deux ans, la législation autour de l’utilisation de ces polluants a changé :

commission européenne
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Une seconde infographie vient également clarifier les lieux concernés par la mise en place de cette mesure :

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La grande (et verte) distribution !

Certaines enseignes adaptent sans broncher cette nouvelle loi et l’utilisent même à leur avantage. A ce titre, l’exemple de Monoprix est significatif : l’enseigne profite de cette mesure pour travailler son image de marque en l’intégrant au cœur de son « story-wording-telling » ; d’une pierre, deux coups, Monoprix en profite également pour annoncer la sortie d’une toute nouvelle ligne de sacs plastique recyclables, conçus avec 80% de matière recyclées, et utilise la nouvelle législation à bon escient pour adopter une posture écolo. Bilan : un coup marketing réussi, une image de marque écologique et un nouveau produit à la vente !

Monoprix
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D’autres enseignes avaient déjà fait le choix de montrer l’exemple ; Carrefour, par exemple, est LE bon élève depuis 2010 ! L’occasion pour le groupe de grande distribution de se positionner comme un leader écologiste, porté par un slogan associé : « Carrefour s’engage ». Une communication saine autour d’un message « vert » qui a beaucoup plu à des clients qui achètent de la nourriture dans les points de vente et qui sont donc directement confrontés à la pollution, sans en avoir spécialement conscience… A ce titre, la fin de l’ère des sacs plastiques raisonne plutôt comme une chance pour les grands distributeurs – et plus encore pour ceux qui l’ont anticipé ! – d’investir vers une nouvelle économie : celle de l’écologie, le tout en assurant une expérience client qualitative.

Le coût du sac !

Si les enseignes ont toutes été obligées d’abandonner les sacs plastiques au détriment des sacs en papier, recyclables, biosourcés ou encore compostables, ce n’est pas à moindre coût ! En effet, ces sacs sont, contrairement à ceux en plastique produits en Chine au coût unitaire de 0,05 centimes, fabriqués en France ou en Europe et coûtent quelques cents plus cher. Ainsi, le surcoût engendré par ces nouveaux sacs se fait au détriment de la gratuité ce qui n’est pas qu’un inconvénient ; d’une part, cette démarche sensibilise les clients à l’environnement et, d’autre part, elle réduit leur consommation par an et par habitant ainsi que leur utilisation à des fins personnelles. Une parfaite illustration de ce changement d’habitude nous vient de Mark & Spencer qui, en un an, a « consommé » près de 400 millions de sacs en moins ! Un « exploit » qui n’est pas unique puisque d’autres enseignes témoignent de chiffres proches…

Concernant l’utilisation des sacs plastiques, voici une petite idée, en chiffres, de la consommation des européens : les Danois utilisent 4 sacs par an, les Français 80 et les Polonais 400. L’objectif final étant évidemment de faire chuter cette consommation au niveau 0 ! Néanmoins, gardons à l’esprit que, même si les sacs proposés pour remplacer les sacs plastiques sont nettement mois polluants, ils restent cependant néfastes pour l’environnement… Un moindre mal ?

Adieu sac en plastique, bonjour… ?

Les retailers proposent donc d’offrir des nouveaux sacs réutilisables (encore & encore) afin de solutionner la disparition des sacs plastiques. C’est ainsi que Carrefour propose différentes gammes de cabas :

Carrefour
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La Fnac propose aussi une offre similaire avec leurs sacs cabas 100% en polypropylène et qui peuvent « supporter des charges lourdes et être portés sur l’épaule ». Le petit plus ? Une poche intérieure : de quoi y mettre ses effets personnels. Le cabas devient dès lors plus qu’un simple « sac » pour faire ses courses. Cette offre est d’ailleurs proposée chez tous les concurrents tel que Franprix, Lidl, Monoprix etc. Et pourquoi pas se mettre à décliner tous ces sacs en tissus, en osier et d’autres matières ? D’autant plus dans l’optique où les cabas reviennent « à la mode »… On découvre même des sites qui propose des sacs en coton bio pour faire ses courses. De quoi véritablement détourner l’usage des sacs et en faire quelque chose de « trendy », à l’image des désormais célèbres « tote bags » qui sont officiellement devenus une arme de communication massive pour de nombreuses marques !

tote bags
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Le début d’une nouvelle ère… sans sac ?

L’une des autres pistes envisageables pour sortir de la logistique des sacs plastiques est d’adopter les pratiques des enseignes bio. Biocoop par exemple, incite ses clients à revenir avec leurs sacs Kraft déjà utilisés. D’autre, comme Day By Day (une épicerie en vrac) n’utilise aucun sac (même les biodégradables). Seuls les bocaux en verre recyclés sont autorisés et même distribués gratuitement ce qui permet également de tester et d’envisager un autre mode de consommation à long terme. De plus, ce principe repose sur l’idée que les clients prennent la quantité dont ils ont besoin. Ainsi, l’autre fléau qu’est le gaspillage alimentaire est évité !

day-by-day
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Ces deux commerçants, dans l’ère du temps favorable au bio et à l’écologie, mènent une véritable lutte pour sensibiliser les consommateurs sur l’impact des sacs plastiques (mais pas que !).

La transition des us et coutumes doit également passer par une sensibilisation engagée et menée avec conviction par les employés des distributeurs par l’intermédiaire d’un discours pédagogique efficace auprès de leurs clientèles.

Aussi bien en terme de recyclage… :

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qu’en terme d’utilisation :

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Pas pratique le poisson dans le carton !

Si c’est une « sauvegarde » à long terme de la planète, ça l’est un peu moins pour le portefeuille des consommateurs. En effet, les nouveaux sacs conformes à la loi coûtent plus cher. Exemple en chiffre : d’1 euros les cent sacs plastiques, on passe à 1,20 euros les cinquante sacs biodégradables. Une différence minime mais pourtant suffisante pour compliquer la généralisation concrète de ce décret. C’est également le cas de la praticité de ces sacs en Kraft biodégradables qui ne sont, avouons-le, pas pratiques dans toutes les situations, notamment dans le cas des marchés. Difficile de donner un poisson, à peine sorti de la glace et donc encore gorgé d’humidité, à un client, dans un sac en papier, sans lui faire vivre une mauvaise expérience jusqu’à son retour chez lui. Face à ce problème, une solution est en pourparlers : favoriser les sacs plastique réutilisables au profit des sacs en papiers. Une étude démontre qu’au final, ils seraient bien plus écolo qu’on se l’imagine…

Et ailleurs, où en sont les sacs « plastoc » ?

Lors de la Cop22, organisée par le Maroc, une campagne intitulée « Zéro Mika » (comprenez « Plastique Zéro ») a vu le jour. Un grand pas pour les distributeurs marocains qui n’ont d’autres choix que de mettre en place la nouvelle procédure. A Haïti et au Togo, cette mesure a déjà été mise en place respectivement en 2012 et en 2011 mais sans réel impact puisqu’aujourd’hui, l’utilisation des sacs plastiques n’étant toujours pas bannie. Aux Etats-Unis, cette course contre le plastique a débuté en 2014 en Californie puis en 2016 à New York pour s’étendre petit à petit à tout le continent. Pour nos voisins italiens, cette procédure est instaurée depuis 2011 ! Une date record, au regard de la nôtre !

La fin de l’utilisation du sac plastique met en exergue le début d’une nouvelle expérience client dans les points de vente. Cette procédure paraissait inévitable évidente puisqu’il s’agit avant tout de protéger la planète et de sensibiliser les consommateurs sur leur propre consommation et utilisation des sacs plastique. L’arrivée des sacs biodégradables, kraft etc… oblige ainsi à penser le processus d’achat différemment et, bien plus encore, à réfléchir sur notre manière de consommer. On voit alors arriver l’essor des enseignes bio qui, en réponse à cette nouvelle procédure, offrent une véritable expérience client centrée sur la sensibilisation de l’impact des déchets (et donc des sacs plastiques) sur notre écosystème. Les grands groupes, quant à eux, décident de se mettre en mode « écolo » en proposant des services et produits en « vrac » en mettant à l’ordre du jour l’abolition des surplus d’emballages.

Dans une époque où écolo et bio sont le leitmotiv de toute une jeune génération – millenials et Z confondus ! -, l’avènement de la fin du sac plastique prend toute son importance et offre la possibilité d’une nouvelle manière de consommer tout en ouvrant de nouvelles perspectives pour l’expérience client en point de vente ; avoir désormais la possibilité de choisir la quantité des produits que l’on achète, de se faire son propre jus d’orange bio (CF Franprix) etc… La fin des sacs plastiques engendre une certaine évolution et qui sait, peut-être que demain, un nouveau marché de customisation des sacs pour faire les courses va voir le jour ? Le new way of life, ou comment être « in » même jusque dans les rayons d’un supermarché !